4. LES PROVISIONS ET DEPRECIATIONS
4.1. Généralités
La constitution de “ provisions ” est une application du principe de “ prudence ”.
Il s’agit en effet d’évaluer :
{ - les dépréciations subies (non irréversibles ou non définitives)
{ - ou les risques et charges prévisibles.
Le mécanisme des “ provisions ” se rapproche de celui des “ amortissements ” (charges calculées).
De même que sur le plan financier, elles contribuent également à l’ ”autofinancement ”.
Nota : Il n’y a pas, comme pour les amortissements, de règle précise de calcul en ce qui concerne les provisions --> ce sont des estimations qui ne sont donc jamais identiques.
Mais c’est un domaine où le jugement d’évaluation de la dépréciation ou du risque tient une place importante :
en effet, il y a :
--> d’un côté l’obligation de prudence propre à la comptabilité
--> de l’autre, les effets sur le “ bénéfice fiscal ”. Enregistrer des “ provisions pourrait être compris comme un moyen pour payer moins d’impôts --> Cela a conduit le fisc à se montrer assez sélectif et à ne pas forcément admettre en déduction toutes les provisions même si elles sont nécessaires sur le plan comptable.
Il y a donc, en la matière une latitude et des risques :
latitude : provisions à comptabiliser = application de la règle de prudence ; provisions admises par le fisc = règles fiscales spécifiques ;
risques : provisions insuffisantes = avenir compromis et résultat apparent trop fort ; provisions trop fortes = risques de redressement et résultat apparent trop fort.
Nota : l’objectif recherché est toujours de donner une image fidèle
Il convient également de noter que :
1.- La non-comptabilisation des provisions nécessaires ou, à l’inverse, la constitution de provisions excessives... peuvent constituer un des éléments du délit de “ comptes annuels ” ne donnant pas une image fidèle.
2.- Les provisions devenues sans objet doivent obligatoirement être “ reprises ” au compte de résultat --> (produits).
En effet, seules les provisions justifiées à la date de clôture du bilan doivent figurer dans les comptes.
4.2. dépréciation des actifs
4.2.1. Définition
Donnée par le plan comptable général (PCG) « la dépréciation est la constatation comptable d’un amoindrissement de la valeur d’un élément d’actif résultant de causes dont les effets ne sont pas jugés irréversibles ”.
4.2.2. Caractères
En général, ces dépréciations ont pour origine des moins-values constatées sur les éléments d’actif, non amortissables.
Cependant, elles peuvent aussi constater des dépréciations exceptionnelles (et réversibles) subies par les immobilisations amortissables.
Ces dépréciations apparaissent à l’actif du bilan en négatif (comme les amortissements)... corrigeant en réduction les éléments auxquels elles se rapportent.
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)
) Actif soustractif
)
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L’évaluation des dépréciations résulte de la comparaison entre le coût d’entrée de l’immobilisation et sa valeur d’inventaire.
4.2.3. Dépréciations susceptibles d’être constatées
* immobilisations non amortissables : terrains --> (ex : fonds de commerce si diminution du chiffre d’affaires), titres de participation, marques,
* stocks : marchandises, matières premières, produits finis,
* créances : en particulier les créances sur les clients “ douteux”.
* valeurs mobilières de placement.
4.2.4. Conditions de constitution
* dépréciation certaine, quant à sa nature (nettement précisée)
* la dépréciation est certaine, même si son montant est incertain --> dans certains cas il peut être admis une “ évaluation forfaitaire ”
* baisse non définitive et non irréversible (sinon ce serait de l’amortissement)
* dépréciation subie à la clôture de l’exercice (en principe : les évènements postérieurs à la date de clôture ne sont pas retenus).
4.2.5. Principes de comptabilisation
4.2.5.1. Schéma général de principe des dotations
DEBIT D’UN COMPTE DE DOTATION
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CREDIT D’UN COMPTE DE BILAN
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(Charge calculée)
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68 Dotation aux dépréciaitons
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dépréciation
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D
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C
* 29 des immobilisations
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681 Charges d’exploitation
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* 39 des stocks et des en cours
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686 Charges financières
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* 49 des comptes de tiers
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687 Charges exceptionnelles
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* 59 des comptes financiers
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COMPTE DE RESULTAT
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ACTIF “ SOUSTRACTIF ”
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Nota : les comptes de dépréciation sont des actifs soustractifs au solde créditeur qui apparaissent en négatif à l’actif du bilan.
4.2.5.2. Les reprises sur dépreciations
--> la réduction de la dépréciation :
- risque de moins-value, mieux cerné,
- ou diminution de la moins-value potentielle.
--> ou la disparition de l’élément d’actif
- cession de l’immobilisation provisionnée
- vente du stock déprécié
- encaissement de la créance douteuse...
nécessitent des “reprises de provisions ” qui sont constatées de la façon suivante :
DEBIT DU COMPTE :
“ DEPRECIATION des actifs ”
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CREDIT DU COMPTE :
“ REPRISES SUR dépréciation ”
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Nota
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:
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le plan comptable général a créé une corrélation entre les comptes 68 et 78
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29
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des immobilisations
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781
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produits d’exploitation
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39
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des stocks
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786
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produits financiers
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49
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des comptes de tiers
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787
|
|
produits exceptionnels
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59
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des comptes financiers
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4.2.6. Exemples de comptabilisation concernant les dépréciations
4.2.6.1. Créances “ clients ”
L’entreprise a constaté le 15/12/N que la créance sur le client Dubois s’élevant à
23 920 € TTC est douteuse (situation compromise : dépôt de bilan effectué).
La probabilité de perte est estimée à 60 % (TVA 19,60 %).
Nota : on provisionne toujours sur le montant hors taxe de l’élément d’actif.
L’entreprise a, par ailleurs, relevé que la créance sur le client Danton s’élevant à 8 442 € (et provisionnée antérieurement pour 7 000 €) n’a plus de raison d’être, le client ayant soldé sa dette le 31/12/N.
Au 31/12/N+1, le risque de perte sur la créance DUBOIS est évalué à 80 %.
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31/12/N
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416
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Clients douteux
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23 920
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411
|
Clients
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23 920
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Débit du compte de clients douteux
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31/12/N
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6817
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DADP des créances
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12 000
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491
|
Dépréciation/Créances douteuses
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12 000
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(20000*60%)
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31/12/N
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491
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dépréciation/Créance
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7 000
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7817
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Reprise sur dépréciation Danton
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7 000
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(Reprise sur dépréciaiton Danton devenue sans objet)
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31/12/N+1
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6817
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DADP des créances
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4 000
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491
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dépréciation/créances
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4 000
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(Complément de la provision Dubois)
(20000 X 80 %) - 12000
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Le 20/01/N+2, le syndic liquidateur adresse à l’entreprise un chèque de 6 030 €, pour solde définitif de liquidation créance Dubois :
23 920 – 6 030 = 17 890 ; 17 890 / 1.196 = 14 958.19 HT ;
TVA = 2 931.81 (14 958.19 x 0.196 = 2 931.81)
5112 Chèques à encaisser 6 030
416 Client douteux 6 030
Constatation comptable du règlement partiel de la créance
654 Pertes sur créances irrecouvrables 14 958.19
4455 TVA à décaisser 2 931.81
416 Client douteux 17 890
Constatation comptable de la perte sur créance irrecouvrable
49 dépréciation des comptes de tiers 16 000
7817 Reprise sur dépréciation
des comptes de tiers 16 000
Nota 1 : Au 20/01/N+2, la reprise sur dépréciation contrebalance la charge d’exploitation venant de la perte sur créance (compte 654). En l’espèce, la dépréciation avait été surévaluée de 1 000,00 € à la fin de l’exercice N+1
Nota 2 : c’est le CNC qui préconise la régularisation de la TVA par le débit du compte 4455. Selon le Lefebvre comptable, il est meilleur de débiter 4457 puisque le compte 4455 sert au calcul du solde représentant la différence entre la TVA sur les ventes et la TVA récupérable (LF 99 N° 652).
4.2.6.2. Immobilisations non amortissables
L’entreprise B fait procéder en décembre de l’année N à l’évaluation d’un terrain par un expert. Ce terrain est comptabilisé pour la valeur de 400 000 € = coût d’entrée.
Le rapport d’expertise l’évalue à 250 000 €.
Ce terrain est vendu le 30 juin N+1 pour 280 000 €.
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31/12/N
|
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6876
|
DADP exceptionnelle
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150 000
|
|
2911
|
Dépréciation terrains
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150 000
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(Dotation 400000 - 250000 sur terrain)
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30/6/N
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6752
|
Valeur des éléments d’actif cédés
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400 000
|
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211
|
Terrains
|
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400 000
|
|
(Valeur comptable du terrain cédé)
|
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d°
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512
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Banque
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280 000
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7752
|
Prix de cession des éléments d’actif cédés
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280 000
|
|
(Valeur du terrain cédé)
|
|
|
|
|
|
|
291
|
dépréciation immob. corporelles
|
150 000
|
|
7876
|
Reprise sur dépréciations exceptionnelles
|
|
150 000
|
4.2.6.3. Valeurs mobilières de placement
L’entreprise C constate au 21/12/N que les titres de la société Uranus qu’elle détient en VMP et qui sont comptabilisés pour 180 000 € (1000 titres de 180,00 €, coût d’entrée), ont une valeur réelle à l’inventaire de 160 000 € (cours du dernier mois : 160,00 €).
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31/12/N
|
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6866
|
DADP des VMP
|
20 000
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590
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Dépréciation des VMP
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20 000
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(Dépréciation de 20 € * 1000 titres Uranus)
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AU 31/12/N+1, la valeur des titres est de 190 000 € (cours du dernier mois : 190 €)
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31/12/N+1
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|
|
590
|
Dépréciation VMP
|
20 000
|
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7876
|
Reprise/ dépréciation VMP
|
|
20 000
|
|
(Reprise de la dépréciation titres Uranus)
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|
Nota : les titres ont repris une valeur supérieure à la valeur d’acquisition. Il n’y a plus lieu de déprécier
4.3. Les provisions pour risques et charges.
4.3.1. Définition
Selon le PCG : il s’agit des provisions évaluées à l’arrêté des comptes, destinées à couvrir des risques et des charges que des évènements survenus ou en cours rendent probables et qui sont nettement précisés quant à leur objet sans toutefois que leur réalisation soit certaine.
4.3.2. Les principales provisions pour risques et charges
4.3.2.1. Provisions pour risques
4.3.2.1.1. Provisions pour litiges
Dommages et intérêts, indemnités, frais de procès (concernent les salariés…) constatés dès la naissance du risque, même avant tout jugement.
4.3.2.1.2. Provision pour garanties données aux clients
Dans l’exercice où les biens ont été vendus et la garantie donnée.
4.3.2.1.3. Provisions pour amendes et pénalités
Retards dans le paiement d’une facture, dans une livraison,...
4.3.2.2. Provisions pour charges
Provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices : charges prévisibles telles que les frais de grosses réparations qui ne sauraient être supportées par le seul exercice au cours duquel elles sont engagées.
Autres provisions pour charges.
4.3.3. Les principes de comptabilisation des provisions pour risques et charges
4.3.3.1. Schéma général de principe
DEBIT D’UN COMPTE DE DOTATION
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CREDIT D’UN COMPTE DE BILAN
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(Charge calculée)
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68 Dotation aux provisions
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15 Provisions pour risques et charges
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D
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151 Prov pour risques
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6815 R et C d’exploitation
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153 Prov pour pensions
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6865 R et C financières
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155 Prov pour impôts
|
6875 R et C exceptionnelles
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157 Prov pour charges à répartir
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|
158 Autres prov. pour charges
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|
|
|
|
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|
COMPTE DE RESULTAT
|
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|
BILAN – PASSIF
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
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4.3.3.2. Les reprises sur provisions
Elles sont effectuées dans les cas suivants :
- ajustement du risque ou de la charge
- disparition du risque ou de la charge
- réalisation du risque ou survenance de la charge,
Elles sont constatées par :
|
Le débit du compte 15
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concerné (disparition ou réduction de la provision au passif du bilan)
|
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Le crédit du compte 78
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au compte de résultat
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* 7815
|
}
|
Selon le caractère :
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|
|
* 7865
|
}
|
- d’exploitation
|
}
|
|
* 7875
|
}
|
- financier
|
}
|
de la provision
|
|
|
- ou exceptionnel
|
}
|
|
4.3.4. Exemples
4.3.4.1. Provision pour litige
La société Pierre est condamnée le 10 janvier N+1 par le conseil des prud’hommes, à verser une indemnité de 50 000 € à un salarié licencié à la fin novembre N.
Le procès était en cours à la clôture (31/12/N)
Le règlement intervient le 15 février N+1
|
31/12/N
|
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6875
|
Dot/Prov pour risques et charges exceptionnels
|
50 000
|
|
1511
|
Provision pour litige
|
|
50 000
|
|
(Provision pour litige prud’hommal)
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|
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|
10/01/N+1
|
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|
1511
|
Provision pour litige
|
50 000
|
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7875
|
Reprise prov pour risques et charges exceptionnels
|
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50 000
|
|
(Reprise de la provison : risque réalisé)
|
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|
|
|
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|
d°
|
|
|
671
|
Charges exceptionnelles sur opérations de gestion
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50 000
|
|
428
|
Personnel charges à payer
|
|
50 000
|
|
(Constatation de la perte exceptionnelle)
|
|
|
|
|
|
|
|
15/02/N+1
|
|
|
428
|
Personnel - charges à payer
|
50 000
|
|
512
|
Banque
|
|
50 000
|
4.3.4.2. Provision pour garanties données aux clients
La société “ Kiroul ”, qui fabrique des roulements à billes, apprend que son client Y a subi un dommage provoqué par des roulements défectueux.
Elle évalue le risque à 90 000 €.
A la fin N+2, après procédure, le montant à payer s’élève à 70 000 €
|
31/12/N
|
|
|
6875
|
Dot.Prov pour risques et charges
|
90 000
|
|
1512
|
Provision pour garanties données aux clients
|
|
90 000
|
|
|
|
|
|
31/12/N+2
|
|
|
671
|
Charges exceptionnelles
|
70 000
|
|
467
|
Créditeurs divers Société Y
|
|
70 000
|
|
(Enregistrement de la perte effective)
|
|
|
|
|
|
|
|
d°
|
|
|
1512
|
Provision pour garanties données aux clients
|
90 000
|
|
7875
|
Reprise sur provision pour risque
|
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90 000
|
|
(Reprise de la provision - Risque réalisé)
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|
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Nota : distinction entre les provisions pour dépréciation et les provisions pour risques et charges
L’analogie entre ces deux catégories de provisions vient de l’élément d’incertitude qu’elles comportent toutes les deux. Mais les provisions pour dépréciation sont des réductions potentielles de valeur des éléments inscrits à l’actif alors que les provisions pour pertes et charges sont des dettes potentielles qui sont donc portées, tout naturellement, parmi les ressources au passif du bilan. Leur position entre les capitaux propres et les dettes réelles est donc liée à leur sort : si le risque ne se réalise pas, elles sont réintégrées au résultat de l’exercice et remontent dans les capitaux propres. Si le risque se réalise, elles se transforment en dettes et redescendent dans les comptes de dettes appropriés.